Être nomade c’est le rêve, quand il fait beau et que tout va bien. Mais quand un problème de santé arrive, cela prend tout de suite une autre proportion. Je vais donc vous parler de mon expérience enrichissante avec la REGA et surtout d’un aspect de la REGA auquel on ne pense pas de prime abord.
Un jour mon conjoint est tombé malade et j’ai dû appeler l’ambulance et le faire admettre dans l’hôpital le plus proche. Nous étions en Malaisie, sur l’île de Bornéo. C’était en 2015.
L’hôpital était tout propre et tout neuf. Il avait tout juste ouvert ses portes quelques mois auparavant. Mais avait-il à disposition les compétences, le matériel et les médicaments nécessaires pour soigner mon conjoint ?
Être à l’hôpital à l’étranger, n’est jamais facile
Un des aspects le plus difficile à l’étranger, lorsqu’on doit faire face à un problème de santé ou autre, c’est la compréhension de la langue.
En Malaisie, la langue officielle est le malaisien. C’est d’ailleurs la langue maternelle de près de la moitié de la population, puis on y trouve le chinois et le tamoul, ainsi que des dialectes locaux. L’usage de l’anglais a été imposé comme langue de communication et est enseigné à l’école comme deuxième langue.
Au quotidien, je maîtrise assez bien l’anglais, mais dans ce cas là, cela dépassait largement mes compétences. Je ne possédais pas tout le vocabulaire nécessaire pour faire face.
Comprendre le diagnostic du médecin, les prescriptions médicales et les risques encourus, est déjà difficile dans ma langue maternelle. Je vous laisse imaginer la situation, dans une langue étrangère et en situation de stress. De plus le seul soutien que j’avais et auquel je pouvais me référer était justement couché sur le lit d’hôpital.
Appeler la REGA au plus vite
La REGA agit selon les besoins médicaux et se met au service des patients. Elle est une fondation privée, d’utilité publique, indépendante de l’État et à but non lucratif.
Site web de la rega (2019)
La REGA est connue pour être un service suisse de secours, réputé pour ses interventions en hélicoptère dans les Alpes suisses et le rapatriement de personnes suisses accidentées ou malades depuis l’étranger vers la Suisse.
La REGA, c’est aussi un service de soutien à distance
Une fois la période de crise sous contrôle et le diagnostic posé, comme je n’étais pas totalement rassurée, j’ai contacté la centrale de la REGA en Suisse.
J’ai pu leur expliquer, EN FRANÇAIS, ce qui s’était passé et ce qui avait été fait. Je leur ai aussi dit mes craintes et fait part de mes doutes en ce qui concernait ma compréhension du traitement.
Avec beaucoup de tact et de calme, ils ont su de leur côté aiguiller mon récit par une suite de questions, afin d’obtenir les renseignements dont ils avaient besoin pour agir, comme :
- Qui est la personne de contact ? son identité et son numéro de téléphone
- Qui est le patient ? son nom et sa date de naissance
- Où est le patient ? le pays, la ville, le nom de l’hôpital, l’adresse et le numéro de téléphone
- Quel est le médecin qui s’en est occupé ? son identité, la ou les langue(s) parlée(s) ainsi qu’un numéro de téléphone
- Quel est l’état de santé actuel du patient ?
- Que c’est il passé ? Où ? Quand ?
Et après avoir répondu du mieux que je pouvais à leurs questions, ils m’ont tout de suite rassurée. Vous n’avez pas idée à quel point, rien que le fait de me savoir épaulée, m’a fait un bien énorme et m’a soulagée, même si sur le moment la situation n’avait pas changé.
Puis ils m’ont dit qu’ils allaient prendre contact avec l’hôpital et le médecin traitant. Ce qu’ils ont fait très rapidement, malgré le décalage horaire entre la Suisse et la Malaisie.
Et ils m’ont rappelé…
C’est une femme MÉDECIN SUISSE PARLANT FRANÇAIS qui m’a rappelée. Elle m’a confirmé que le traitement était adéquat, que la procédure suivie était correcte, que les médicaments étaient pertinents et l’hôpital avait tout ce qui était nécessaire pour soigner au mieux mon conjoint.
J’ai pu lui poser toutes les questions que je voulais. Cela m’a pleinement rassurée. Et ce qui m’a encore plus touchée, c’est lorsqu’elle m’a demandée :
- Vous sentez-vous en sécurité ?
- Faites vous confiance aux médecins ?
- Souhaitez-vous qu’on organise un transfert dans un autre hôpital ?
J’ai pu lui confirmer que je me sentais bien, que maintenant qu’elle m’avait confirmé que tout avait été fait correctement, il ne me restait plus qu’à patienter que mon conjoint se remette.
Si j’avais su ce que je sais aujourd’hui, je n’aurais pas attendu d’être à l’hôpital et quasi 48 heures pour les appeler… J’aurais déjà pu prendre contact dès les premiers symptômes inquiétants, alors que nous étions encore dans l’appartement. Je me serais ainsi épargnée beaucoup de stress et de soucis.
Tout est bien qui fini bien
Après 42 jours d’hôpital, mon conjoint est sorti, affaibli, mais guéri. J’ai pu rester à ses côté, jour et nuit, durant toute la durée de son hospitalisation.
Pour bénéficier du soutien de la REGA, un simple don annuel, d’un montant minimum de 30 CHF pour un individu ou de 60 CHF pour un couple, suffit. (Devenir donateur)
De tout cœur, merci à la REGA pour son soutien professionnel et humain.
Cordialement
— Suzanne —